23 février 2015
23 février 2015,
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La mâchoire est composée de deux arcs osseux qui sont opposables et par lesquels se forme la bouche. C’est dans ces deux structures que sont implantées les dents et ces premières nous permettent ainsi d’appréhender et de déplacer mais aussi de mastiquer les aliments que nous consommons.

Mâchoire-occlusion

*Fig.1 Maxillaires supérieur et inférieur.

Également, le terme « mâchoire » est utilisé pour désigner chacune de ces structures opposables, en parlant de mâchoire supérieure et de mâchoire inférieure. La mâchoire supérieure est immobile alors que la mâchoire inférieure est mobile et s’articule avec les os temporaux.

L’articulation de la mâchoire

On désigne l’articulation de la mâchoire par « articulation temporo-mandibulaire » (ATM). Elle relie la mâchoire inférieure, (os en forme de fer à cheval) aussi appelée mandibule (lat. mandibula, mâchoire) à la cavité glénoïde de l’os temporal du crâne. Au nombre de deux, les ATM sont situées immédiatement devant chaque oreille (méat auditif).

Mâchoire-fermée

*Fig.2 Ménisque (en bleu) de l’ATM.

En effet, il s’agit d’une articulation de type bi-condylaire, comportant deux structures principales dont les deux condyles articulaires ainsi que les cavités glénoïdes. Entre ces deux parties de l’ATM se trouve le ménisque, un petit disque articulaire qui permet un glissement antérieur des condyles dans les cavités glénoïdes.  Il s’agit  plus précisément d’un coussin de fibrocartilage, dont le rôle principal est d’empêcher que les os ne se frottent entre eux grâce à la présence d’un recouvrement cartilagineux.  Il lui revient, en outre, d’absorber les pressions importantes générées par les mouvements des articulations et de les répartir dans l’espace articulaire lors de la mastication.

Normalement, les mouvements de ce disque articulaire sont harmonisés avec ceux de la mâchoire. À part la morsure, le déplacement et la mastication d’aliments que nous ingérons, les articulations de la mâchoire nous permettent également de bâiller ou encore de parler de façon normale.

Mâchoire-muscles jpg

*Fig.3 Muscles masticateurs de l’ATM.

L’ATM est une articulation en suspension mobilisée par les muscles masticateurs : temporal, masséter, ptérygoïdien pour la mastication et les muscles sus-hyoïdiens et sous-hyoïdiens pour l’ouverture forcée de la bouche et la déglutition.  De nombreux ligaments contribuent à la stabilisation de l’ATM puisqu’elle effectue des mouvements dans les trois plans de l’espace.

Outre les douleurs résultant des coups reçus au niveau de la mâchoire, en exemple un coup de poing à la mâchoire lors d’une bagarre ou encore une blessure suite à un accident de la route, d’autres situations peuvent provoquer les douleurs de l’ATM.

Troubles temporo-mandibulaires

Mâchoire-ATM-2-dysfonction

*Fig.4 Déplacement anormal du disque.

Dans le cas où il y a insuffisance ou absence de coordination entre les deux articulations temporo-mandibulaires qui forment l’articulation de la mâchoire, une lésion ou un déplacement du disque articulaire placé entre la mâchoire inférieure et l’os temporal du crâne peut survenir.

On est ainsi confronté à l’apparition de troubles ou de dysfonctions temporo-mandibulaires puisque les deux articulations ne peuvent, dans ce cas, fonctionner symétriquement et de façon harmonieuse. Ainsi, le plus souvent, ces troubles sont reliés à des problèmes au niveau du ménisque comme un déplacement voir même une dislocation, suite par exemple à une ouverture exagérée de la bouche (post-travail dentaire), ou encore une lésion articulaire. Toutefois, d’autres faits peuvent en être responsables comme notamment des problèmes articulaires ou musculaires.

Des troubles résultant de multiples facteurs et souvent multifactoriels

En premier lieu, il convient de souligner qu’il y a une prédisposition chez la population âgée de 20 à 50 et que ces troubles touchent d’avantage les femmes que les hommes.

La douleur, pouvant être associée à d’autres symptômes, peut survenir suite à un serrement et un grincement des dents qu’on appelle bruxisme qui se fait souvent de façon inconsciente et surtout pendant le sommeil.  Cette situation entraîne un travail excessif des muscles avec des pressions plus importantes que la normale d’où la douleur. En dehors du sommeil, ce fait peut également se présenter dans d’autres situations.

C’est notamment le cas lorsque la personne subit à des chocs psychologiques ou émotionnels, d’importants stress ou encore une situation d’énervement important, la crispation de la mâchoire due à des contractions répétitives des muscles masticateurs peut produire une tension excessive et de la douleur.  Ces spasmes musculaires s’accompagnent d’un recrutement de contraction des muscles de la nuque, du cou et des omoplates, souvent des céphalées en résultent.

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Fig.5 Lésions discales traumatiques de l’ATM.

En outre, ce serrement des muscles peut aussi survenir en cas de sur-utilisation comme un abus de chewing-gum, casser des noix ou mordre avec force dans un aliment dur. La fatigue, le manque de sommeil, l’exposition au froid, à l’humidité et au vent peuvent également causer de la douleur au niveau de la mâchoire.  D’autres sources de douleurs : le coup du lapin (whiplash) lors d’un accident routie, un coup de poing sur le menton, se coucher à plat ventre, des problèmes de ventilation  nasale et surtout des dysfonctions des vertèbres cervicales supérieures.

Problèmes au niveau de la mâchoire et des dents

L’occlusion dentaire désigne la façon dont les dents de la mâchoire inférieure et celles de la mâchoire supérieure s’arriment entre elles lors de la mastication et quand la mâchoire est fermée. Des douleurs peuvent être notées en cas de malocclusion si les dents ou les mâchoires ne sont pas correctement alignées.

Également, les troubles temporo-mandibulaires peuvent faire suite à des problèmes dentaires comme le déplacement des dents à la suite de la perte ou de l’extraction d’une ou de plusieurs dents, notamment les molaires de la mâchoire inférieure. Il en est de même pour les obturations trop hautes ou encore les ponts ou couronnes mal posés.

D’autres causes possibles

Il y a, entre autres, les causes héréditaires ou encore pathologiques. Il peut s’agir d’anomalies congénitales ou de développement au niveau du ménisque ou encore de maladies comme les maladies inflammatoires (arthrites, synovite…) ou les maladies dégénératives (arthrose…) ou les atteintes musculaires.

En outre, on ne saurait passer sous silence les traumatismes comme un accident de la route, coup de lapin / whiplash, un coup à la mâchoire ou au visage, une chute sur la mâchoire, une fracture de la mâchoire ou encore à des lésions au niveau des ménisques, des traumatismes au niveau des dents, des os et des muscles du visage.

Mais le grand facteur négligé est sans l’ombre d’un doute la dysfonction cervicale supérieure  et l’arthrose prématurée qui en résulte. Elle provoque un déséquilibre des muscles masticateurs.

La douleur, mais aussi d’autres symptômes

Généralement lancinante, la douleur peut être localisée à l’avant de l’oreille ou seulement sur un seul côté de la figure du patient. Elle peut également être sourde, diffuse et irradier vers d’autres parties du corps comme : le visage, l’occiput, la nuque,  le cou ou encore les épaules. Parfois, on peut observer l’implication du nerf facial, du trijumeau et de ceux du plexus brachial provoquant ainsi un syndrome cranio-facio-cervico-brachial complexe.

Également, la douleur peut être cyclique, apparaître et disparaître à intervalles plus ou moins réguliers, ou encore survenir au réveil le matin ou à la suite d’une période de stress.

À part la douleur, les patients consultent généralement à cause d’une limitation de leur capacité à ouvrir et/ou à fermer la bouche (la mâchoire) et de rigidité lors de l’ouverture de celle-ci. Le patient peut également noter la présence de bruits ou de sensations de craquements ou de grincements à l’ouverture de la bouche, à la mastication des aliments ou lors de bâillements.

En plus, le patient peut souffrir d’acouphènes (bruits/bourdonnements/sillements dans les oreilles), avoir des troubles auditifs ou encore souffrir de migraines et/ou de maux de tête qui peuvent souvent s’avérer très handicapants.

Si vous présentez des douleurs au niveau de la mâchoire ou des troubles de l’articulation temporo-mandibulaire il ne faut pas hésiter à consulter votre dentiste afin d’éviter que votre condition dégénère et ne devienne chronique.  Si l’évolution de votre condition clinique semble plafonner, rappelez-vous que votre région cervicale peut contribuer à votre tableau clinique.  Alors, l’approche biomécanique par manipulations vertébrales peut vous être bénéfique.  D’ailleurs, une approche combinée dentiste-chiropraticien est plus souvent qu’autrement bénéfique pour ce genre de tableau clinique.

Mettez vos articulations temporo-mandibulaires entre bonnes mains, celles d’un chiropraticien.

*Cliquez sur la figure pour agrandir l’image.

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